Introduction
Dans le conte pour enfants "Les Trois Petits Cochons", chacun d'entre eux construit une maison. Le premier décide de construire une maison en paille - sa construction est rapide, mais (Spoiler alert :) elle craque facilement sous le souffle du "grand méchant loup".
Le deuxième construit sa maison en bois. Ce cochon met un peu plus de temps que son premier frère, mais... Les fondations finissent par, elles aussi, s'effondrer face au souffle du loup !
Enfin, le troisième décide de construire sa maison en brique et celle-ci résiste aisément aux capacités respiratoires étonnantes du Grand Méchant Loup.
Si je mets cette histoire en avant dans ce texte, c'est pour faire un parallèle avec nos chiens "sensibles" et/ou "réactifs". Les cochons représenteraient ici nos loulous ; le terrain : la génétique, l’épigénétique et la personnalité de ces derniers ; la maison : les compétences de vie et les apprentissages de nos compagnons ; tandis que le Grand Méchant Loup imagerait ladite "problématique visible" qui nous tracasse tant.
Cependant, nous devons rajouter des personnages n'existant pas dans l'histoire originale, tout d'abord : La personne cheffe de chantier. Elle serait celle qui donne les indications aux petits cochons quant à la façon de construire leur maison. Ces derniers n'auraient donc pas le choix. Évidemment, ce.tte chef.fe de chantier ne seraient autres que... vous. Et qui d'autre qu'un.e bonne ingénieur pour vous guider et vous aiguiller dans ce travail? Ce personnage - nul autre que moi ou mes collègues -seraient là, à votre demande, pour vous aider dans la compréhension de cet ensemble, parfois fragile.
La paille, le bois & la brique :
Ainsi, si des instructions sont données pour une maison en ne pensant qu'à la rapidité, elle sera en paille, cédant sous le premier souffle de vent. À l'image de l'immersion, de l'utilisation de la force et de la peur, les résultats seront peut-être immédiats : cette maison sera construite en peu de temps. Mais les conséquences, elles, se verront sur le long terme : Au moindre coup de vent, le tout s'effondrera, laissant la paille au sol et créant, avec un tant soit peu d'humidité, un bon terrain... de fumier !
L'ingénieur peu scrupuleux pourra dire que c'est de la faute au terrain, à vous, ou encore au petit cochon- mais ne remettra pas la paille en question. Il vous indiquera qu'il faut reconstruire cette même maison sur ce fumier - en en mettant juste "plus" de paille - alourdissant ainsi le poids de la maison sur un sol instable....
Et bardaf... C'est l'embardé ! [Les belges comprendront]
La maison en bois serait déjà plus résistante. Elle encaisserait, non sans mal, ces petites tempêtes, mais ne pourrait finalement pas résister au souffle du loup. C'est à peu près ainsi qu'on peut représenter le travail d'une "problématique" - même en désensibilisation systématique et en contre-conditionnement - sans un vrai travail de fond. À l'image de ce chien sensible aux bruits - qui prend peur à chaque ouverture de frigo, qui ne dort que d'un œil - mais pour lequel on s'acharne à travailler la réactivité congénère en extérieur.... Ou encore ce chien des rues, tout nouvellement adopté pour lequel on travaille déjà le protocole de départ...
Selon la qualité du bois, celui-ci à présent au sol, risquerait de pourrir, plus ou moins rapidement.
Quant à la maison en brique, elle pourrait, elle aussi, ne pas résister au souffle du Grand Méchant Loup. Mais en prenant le temps de choisir le bon matériau, de s'attarder sur les fondations en fonction du sol et du dénivelé, de placer chaque brique une à une, d'éventuellement revenir en arrière, c'est la seule maison qui sera capable de résister au souffle du loup. Et à mon sens, il en va de même pour notre chien, chaque brique représentant des piliers fondamentaux à cet ensemble qui constituera une maison solide et sécuritaire pour notre compagnon.
Des maisons toutes de briques...
Mais toutes différentes:
Si à présent chacun des 3 petits cochons, guidés par leur chef.fe de chantier, se mettaient à construire des maisons robustes, ces dernières resteraient néanmoins uniques.
Chaque rythme serait propre à chaque terrain, à chaque petit cochon, à chaque chef.fe de chantier - et le.la bon.ne ingénieur le saurait.
Le premier cochon pourrait progresser de façon linéaire. Soutenu par sa-son partenaire des travaux, ils trouveraient ensemble le rythme idéal.
Tandis que, pour le deuxième il s'agirait de prévoir le maintien de la clôture au bord du terrain plus longuement que ces frères. Cela afin d'empêcher le Méchant Loup de rentrer et d'avoir le temps de s'adapter à ce terrain rocheux.
Le troisième cochon, quant à lui, pourrait avoir besoin de pauses plus régulières - il vaut mieux des sabots capables d'utiliser la pelle que de s'évertuer à travailler avec les pattes pleines d'ampoules. Le.la chef.fe de chantier le ménagerait le temps nécessaire. Guidé par un.e bon.ne ingénieur, iels auraient pu voir les signaux précurseurs de cette fatigue et en limiter ainsi ses dégâts.
Conclusion:
Bien évidemment, tout cela est une image, et il se peut que par quelques points, ce conte ne soit pas tout à fait réellement transposable de la façon dont je l'ai fait. Pardonnez-moi, dès lors, si vous avez vu des incohérences - comme par exemple le fait qu'aujourd'hui la paille peut tout à fait, dans le monde réel du bâtiment, créer des maisons solides - ou encore qu'une orchidée ne poussera pas sur un terrain trop humide. J'ai tenté, par cet article, d'exposer de façon simple des éléments complexes et globaux qui se rassemblent et s'entrelacent : parce qu'au final, votre chien est le terrain, le petit cochon ET la maison. On ne peut les séparer les uns des autres.
Pour conclure, ce conte revisité a pour simple but de rappeler que s'atteler à construire quelque chose de durable en fonction de NOTRE CHIEN prend certes plus de temps... Mais c'est, au final, l'unique solution si on veut une maison qui résiste au loup !
(Quoi qu'en disent les ingénieurs [adeptes du] fumier).
Contessement vôtre,
Lola Burton.
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